25 septembre 2007

Sweet seventeen


De retour après des mois d'absence, une overdose de travail et un déménagement à New York. Eh oui !

Assise à la terrasse d’un café de Brooklyn, je profite de l’été indien en lisant le New York Times pour prendre la température du monde. C’est un des rares moments où je suis perméable à ce qui se passe à l’entour.

Le monde m’arrive d’abord de plein fouet le matin par les voix de la BBC qui émettent sur la New-York Public Radio (mais l’actualité a du mal à filtrer par mes oreilles, peut-être parce que je rêve encore très certainement en français et que je ne suis hélas pas très matinale, cruel constat auquel il a fallu que je me fasse – soupir !!). Et en guise d’actualité, je ne garde que le très vague souvenir qu’Ailleurs, il se passe définitivement des choses qui méritent mon attention.

Le réveil doit donc se faire en plusieurs étapes et je m’amuse à en cultiver le rituel : d’abord la BBC ; ensuite la tasse de thé vert suivi d’un léger grognement en guise de bonjour à ma moitié qui espère que les bagels en train de griller vont aiguiser mes papilles et mes neurones (qui fonctionnent encore à 2 à l’heure) ; enfin, la lecture du journal, en anglais dans le texte (après m’être traînée péniblement jusqu’au café du coin – cette étape non négligeable me prend au bas mot une vingtaine de minutes tant j’ai le pas vif et rapide pour boire un café américain engoncée dans un fauteuil moelleux et américain en compagnie de serveurs très certainement américains – mais ça, on n’en est jamais vraiment sûr à New York !). Et, chose importante, je ne viens de comprendre que tout récemment la place essentielle de cette dernière étape dans mon intégration américaine (il faut bien un début à tout !) : le café sociabilise (à voir s’il s’agit du lieu ou de la boisson, je ne sais pas encore, il faut que je me penche sur cette affirmation à la valeur scientifique plus qu’improbable) ! Arrivée donc dans mon café préféré après de multiples efforts, sans avoir eu le temps de consulter mes mails (admirez le sevrage !), je suis prête à décoder peu à peu ce que j’ai entendu dans les vapeurs matinales. Ma journée peut commencer.

Et pour ce qui est du monde, je dois dire qu’aujourd’hui, je me suis plongée dans l’adolescence des jeunes New-Yorkais qui racontent ce que cela veut dire pour eux d’avoir 17 ans, du Bronx à Brooklyn, en passant par Staten Island, l’Upper West Side ou le Queen. Jeunesse dorée ou en galère, très consciente de son avenir, parfois (voire même souvent) obligée de travailler, jeunesse en mal d’idoles ou d’idéal, pleine d’entrain, en quête d'une place dans la société… Ces témoignages méritent vraiment le détour et sont touchants par la sincérité, les peurs et les envies qu’ils laissent transparaître.

Si vous avez un peu de temps devant vous, à lire ou à écouter absolument. Sweet sweet seventeen… Cette charnière entre l’enfance et le monde adulte, cette frontière de tous les rêves.

http://www.nytimes.com/interactive/2007/09/15/nyregion/thecity/20070916_SEVENTEEN_GRAPHIC.html

http://www.nytimes.com/2007/09/16/nyregion/thecity/16toug.html?_r=1&oref=slogin

Et c’est là qu’on se rend compte qu’on a pris un coup de vieux. Le tout, c’est de ne pas être nostalgique de cette époque. A méditer.